3,4% en 2008, +3,2% en 2009, +1,1% en 2010… et +3,06% au 1er février 2011. Après un an d’une relative modération, les hausses des péages autoroutiers pour les transporteurs routiers reprennent de plus belle. En cinq ans, le coût d’usage des autoroutes, pour le seul secteur du transport routier de marchandises, aura enregistré une hausse de plus de 30% (augmentation des tarifs des péages et modifications unilatérales des conditions commerciales d’abonnement).

TLF s’inquiète des conséquences de cette nouvelle augmentation tarifaire. Si les poids lourds représentent 16% du trafic, ils totalisent 36% du chiffre d’affaires des concessionnaires. C’est dire le lourd tribut payé par nos entreprises aux sociétés d’autoroutes.

En 2003, TLF avait saisi la DGCCRF pour dénoncer les pratiques tarifaires concertées des sociétés d’autoroutes. Dans son rapport de 2008, la Cour des Comptes avait, à son tour, pointé ces dérives et dénoncé l’opacité des tarifs ; le Premier ministre avait alors accédé, fin 2009, à une demande de TLF en créant une instance autonome de régulation des autoroutes : le Comité des usagers du réseau routier national.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Peu de chose ont évolu, comme le démontre l’ampleur de l’actuelle augmentation ainsi que son mode de calcul pour le moins surprenant :

  • Elle est indexée sur l’inflation et ne correspond pas, comme il se devrait, aux coûts engagés par les concessionnaires (parkings, élargissement des voies, … demandés par l’Etat), en l’occurrence, la hausse supportée par les transporteurs routiers est très supérieure à ce qu’elle devrait être.
  • Elle répercute l’augmentation de la taxe d’aménagement du territoire (TAT), soit 35 millions d’euros destinés uniquement à financer les trains de voyageurs interrégionaux.Par conséquent, les entreprises de transport de marchandises acquitteront cette charge qui pèsera sur leur compétitivité pour que les voyageurs prennent le train !

Alourdir encore cette charge risque bel et bien de les dissuader d’utiliser les autoroutes.… Les autorités sont-elles prêtes à accepter ce risque pour la collectivité, tant sur le plan de la sécurité routière que du développement durable ? La question est posée.