Le 21 avril dernier, à l’issue d’un entretien avec le Président de la République, François Lemétayer, président de la FNSEA, a indiqué qu’ « un engagement est pris » sur la question du 44 tonnes et qu’il attendait une « réponse positive dans les prochains jours ». L’amélioration de la compétitivité de l‘agriculture française a été le thème central de la rencontre. Selon M. Lemétayer, « l’enjeu est vraiment de se mobiliser sur ces facteurs de compétitivité ». Il a cité l’exemple du transport routier à 44 tonnes. De longue date, les agriculteurs et les industriels de l’agroalimentaire réclament de pouvoir transporter les marchandises avec un PTRA à 44 tonnes, comme c’est déjà le cas dans nombre d’autres pays européens où certains autorisent même les 50 tonnes. La FNSEA estime qu’il s’agit d’un cas typique de distorsion de concurrence.

En France, l’article R312-4 du Code de la route limite le PTRA des véhicules routiers à 40 tonnes. Toutefois, ce principe est assorti de nombreuses adaptations ou dérogations à 44 tonnes accordées :

  • transports combinés ;
  • dessertes des ports maritimes (depuis 2004) ;
  • campagnes betteravières (depuis 2008) ;
  • dessertes de sites fluviaux (depuis 2009).

Selon une étude du Comité national routier (CNR) publiée en 2007, les gains de productivité attendus et rapportés au prix de revient à la tonne transportée peuvent être évalués entre 9,1% et 11,6% selon le type d’activité exercée. L’augmentation de 4 tonnes du poids total roulant autorisé permettrait de réduire annuellement l’émission de gaz à effet de serre de 224 000 tonnes d’équivalent CO2. Bien que 12% du volume total des transports soient potentiellement concernés par un passage à 44 tonnes, TLF estime que cette démarche s’inscrit dans la logique du Grenelle de l’environnement (art. 10 de la loi « Grenelle I ») qui prévoit l’encouragement des mesures en faveur du renforcement de l’efficacité énergétique.

Pour France Nature Environnement (FNE), après l’abandon de la taxe carbone et le recul sur la mise en œuvre de la taxe kilométrique poids lourds, « les méga camions reviennent à la charge ». Dans son communiqué du 22 avril, FNE fait un amalgame avec le dossier des EMS 25,25 m et rappelle qu’un camion à 40 tonnes cause 160.000 fois plus de dégâts pour les infrastructures qu’une voiture.