Des centaines de milliers de colis à nouveau bloqués hier en Ile-de-France

A quand un principe de réalité ?

Conséquence d’un principe de précaution appliqué sans discernement et sans concertation avec les professionnels de la route, des centaines de milliers de colis ont à nouveau été immobilisés particulièrement en Ile-de-France, à la veille des fêtes de fin d’année. Encore une preuve du manque de réalisme des pouvoirs publics  et un nouveau coup dur pour toute la chaîne de transport et logistique, les distributeurs et bien évidemment pour le consommateur final.

Hier, le Préfet de police de Paris-IDF a publié un arrêté d’interdiction de circulation dès 17h pour tous les axes routiers de l’Ile de France alors que les premiers flocons de neige ne sont apparus dans les Yvelines qu’après 19h, et uniquement dans des zones très circonscrites. Par conséquent, les véhicules de transport de marchandises ont été stockés pendant 3h pour une simple pluie.

Ce n’est pas la première fois que TLF constate l’application abusive et autoritaire du principe de précaution alors que les conditions météorologiques ne le justifient pas. Ce type de décision fait peser un risque majeur sur tout l’approvisionnement, notamment en produits alimentaires et pour les colis de Noël. 

Si les transporteurs, acteurs responsables, sont naturellement prêts à se conformer à des mesures restrictives en situation d’urgence, celles-ci doivent être mises en place avec discernement et en concertation, pour éviter ce type de dérives.

TLF demande donc aux autorités responsables de prendre trois mesures essentielles :

– En cas d’arrêté d’interdiction de circuler pour les PL, à titre préventif dans une zone, TLF souhaite que ces opérations de stockage laissent passer, en amont, les véhicules transportant des denrées périssables. Objectif : retarder le moins possible ces véhicules facilement identifiables, en leur permettant de s’approcher des zones subissant des intempéries. L’immobilisation doit rester la solution ultime.

– Afin de limiter les conséquences des intempéries, pour les entreprises comme pour les conducteurs, le retour, en charge ou à vide, des véhicules de plus de 7,5 tonnes doit être autorisé dans la nuit du 24 décembre et le 25 décembre.

Les professionnels doivent être systématiquement intégrés aux Centres Régionaux d’Information Routière (CRIR) ainsi qu’à toutes les cellules de crise, afin que les entreprises puissent en amont s’organiser en conséquence. Une demande de TLF a déjà été faite en ce sens et partiellement entendue. Le dispositif doit encore être étendu à l’ensemble des régions.

(**) Une enquête menée auprès de plusieurs adhérents montre que les pertes directes (immobilisation des véhicules et des conducteurs) se situent entre 800 et 1000 euros par jour et par véhicule. TLF s’inquiète pour ses adhérents et au-delà, pour toute la filière de distribution.